Il fut un temps très lointain,
Où le temps n’était que du temps,
Facile à manipuler par ceux qui manquaient de cran
Et qui, comme le jeune horloger,
Croyaient pouvoir tuer le temps.
Il fut un temps pas trop lointain
Où le futur semblait à hauteur de main,
Un peu paresseux mais des rêves plein la tête,
Rien ne semblait trop beau, trop grand,
Pour le jeune horloger un peu bête.
Il fut un temps encore moins lointain,
Où la vie, sa vie filait à grand train,
Où chaque soir, il rêvait de succès et de paillettes
Mais où chaque matin, il retardait son départ
Et remettait ses projets à plus tard.
Il fut un temps trop lointain,
Où l’horloger comme beaucoup d’autres adulte-gamins,
Croyaient pouvoir contrôler le temps et ses revers
Mais se sont faits rouler par ses tours pervers,
Les poussant à remettre à demain,
Les rêves qu’il croyaient pouvoir réaliser
Mais… En vain !
Aujourd’hui, trop vieux et frustré,
Il regarde à travers ses larmes séchées,
Le récit de sa vie mal calculée,
Manipulée par le reflet de sa jeunesse brisée
Et tué à petit feu,
Par les regrets du somnambule qui ne s’est jamais réveillé.